Bouger en période de stress chronique : ce qui aide vraiment ton corps
Tu sais que bouger, c’est bon pour toi. Mais quand ton cerveau tourne à plein régime, que ton corps est en mode survie dès le matin, et que la simple idée de « faire de l’exercice » te fatigue… c’est une autre histoire.
Et si on arrêtait de voir l’activité physique comme une performance à atteindre, et qu’on la considérait plutôt comme un moyen de renouer avec ton corps, sans vider ses batteries ?
Dans cet article, on va explorer les liens entre stress chronique, système nerveux et mouvement. Et surtout, comment ajuster ton niveau d’activité pour qu’il t’aide à te réguler plutôt qu’à t’épuiser.
Le stress chronique, c’est quoi exactement ?
Quand on parle de stress chronique, on ne parle pas d’un gros coup de pression une fois de temps en temps. On parle d’un état prolongé dans lequel ton système nerveux reste en alerte, jour après jour.
Imagine une alarme incendie qui reste activée, même quand il n’y a plus de danger. Résultat : ton cœur s’emballe, ta respiration devient plus courte, ton sommeil moins réparateur, ton niveau d’énergie diminue. Même si, en apparence, tu « ne fais rien », ou du moins, c’est ce que tu penses.
Ce n’est pas un manque de volonté. C’est ton système nerveux qui est coincé en mode survie.
Contrairement au stress aigu (ponctuel et adapté à une situation précise), le stress chronique persiste dans le temps, souvent en réponse à des facteurs répétés ou constants, comme :
une surcharge mentale ou émotionnelle,
des conditions de travail difficiles,
une situation de précarité ou d’insécurité,
une maladie chronique,
des conflits interpersonnels non résolus.
Cet état prolongé peut perturber l'équilibre du système nerveux autonome, affecter le sommeil, l'immunité, la digestion, et contribuer au développement ou à l'aggravation de troubles physiques et mentaux (anxiété, douleurs, fatigue, troubles cardiovasculaires, etc.).
L’exercice physique : un stress... bénéfique ?
Oui, l’activité physique peut aider à réguler le stress. C’est un levier bien connu pour améliorer l’humeur, le sommeil, la concentration, et diminuer les tensions.
Mais tout dépend de la dose et du moment.
Si ton système est déjà surchargé, lui imposer un entraînement intense ou une structure rigide, ça peut être comme rajouter du bruit dans un environnement déjà bruyant. Ce qu’il te faut, dans ces moments-là, ce n’est pas toujours plus d’intensité, mais plus de régulation. D’où l’importance de bien se connaître : reconnaître nos signes et symptômes de stress/fatigue, savoir comment les réguler, et savoir comment adapter nos entraînements.
La charge mentale est une forme d’effort
Tu peux être allongé·e sur ton canapé et pourtant être complètement vidé·e. Pourquoi ? Parce que ton cerveau tourne en boucle. Penser à tout, tout le temps, pour tout le monde : c’est ça, la charge mentale. Et ton corps vit cet effort cognitif comme un vrai effort physique.
Ce n’est donc pas surprenant de se sentir épuisé·e sans avoir bougé de la journée. Ton énergie est mobilisée ailleurs.
Dans ces moments où on sent que la motivation nous quitte à toute vitesse, il faut se rappeler : la motivation vient dans l’action. Est-ce nécessaire de s’entraîner 1h, à haute intensité, ou de suivre le plan qui était prévu au départ? Pas du tout. Même que cela pourrait nous nuire. On doit toutefois trouver une solution adaptée à nos besoins, notre réalité, pour mieux passer au travers cette période difficile.
Comment bouger sans t’épuiser
La clé, c’est d’adapter ton mouvement à ton état du moment, pas à une idée rigide de ce que devrait être « faire de l’exercice ».
Voici trois repères simples pour t’y retrouver.
1. Écoute ton niveau d’énergie, pas ta culpabilité
Avant de bouger, demande-toi :
Est-ce que j’ai un peu d’énergie disponible ?
De quoi ai-je besoin en ce moment : me détendre, m’activer doucement, relâcher des tensions ?
Ton mouvement devrait répondre à un besoin réel, pas à une pression intérieure. En reconnaissant les signaux que ton corps t’envoie, tu seras en mesure de trouver la meilleure solution pour toi. Parfois, l’aide d’un kinésiologue est nécessaire au départ afin de construire notre coffre à outils du mouvement intuitif.
La solution peut être de faire une courte séance à haute intensité, prendre une longue marche dehors, intégrer une routine d’étirement avant le coucher, ou même faire des exercices de respirations le matin. Avoir un plan de match peut être rassurant, mais on doit toujours garder en tête des options B, ou même C, pour adapter notre pratique au jour le jour.
2. Intègre des mouvements qui régulent le système nerveux
Quand ton système est bloqué en mode batterie vide, privilégie :
La respiration lente et profonde (cohérence cardiaque, respiration abdominale)
Le mouvement doux et fluide (mobilité, étirements, yoga lent)
Les activités qui calment le système vagal (balancements, auto-massages, chant, contact chaleureux)
Sortir marcher en nature
Au contraire, quand ton système est en mode alerte, privilégie :
Une courte séance d’exercices exigeants
Une séance de course, de vélo, ou autre, qui peut te rendre essoufflée
Choisir un parcours avec des côtes ou des escaliers dans ta marche de la journée
Ces approches aident ton corps à passer du mode « survie » au mode « réparation ». Il est possible que tu te reconnaisses dans les deux situations. Tu peux alors mélanger les approches, il n’y a pas de recette magique!
3. Priorise la régularité plutôt que l’intensité
Quelques minutes par jour d’un mouvement adapté peuvent faire plus de bien qu’un entraînement intense une fois par semaine.
Ton objectif n’est pas de « te dépasser », mais de reconstruire une relation de confiance avec ton corps. Une relation basée sur l’écoute, la bienveillance, et le respect de tes limites. Garde en tête que ton objectif, durant cette période, n’est pas de performer dans le sport, mais bien de prendre soin de toi.
En résumé
Quand tu vis avec un stress chronique, la dernière chose dont ton corps a besoin, c’est qu’on le pousse encore plus à bout.
Ce dont il a besoin, c’est d’espace pour respirer. De signaux de sécurité. De mouvements qui apaisent, d’habitudes qui rassurent, plutôt que de mouvements qui stimulent à tout prix.
Le mouvement peut être un outil de régulation puissant, à condition d’être dosé, adapté et bienveillant.
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